Vous avez dû voir ce drôle de logo à plusieurs reprises désormais, cependant il semblerait que les membres de la team ont décidé de cacher derrière notre étendard un secret que ce premier épisode de "Dans la tête d'un SBO" va tenter de lever.
Dissipons de suite un malentendu, tout ce qui se passe à Lyon ne restera pas à Lyon ...
Jeudi 9 février 8h00Bon ok, en fait 9h25, une valise à faire et un TGV à 11h10 ne sont pas à même d'amoindrir la détermination d'un SBO. Vous vous en doutez aussi, une time bank si réduite a complétement déséquilibré mes ranges caleçons/tshirts, pas grave, je reste inexploitable. Je fonce donc, guilleret, vers la capitale des Gaules et cette première rencontre IRL avec
Vince Raulvolfoni,
David Sharkfisher,
Eric Gum et
Carlos Kof (pour ce dernier ce sera en fait la seconde fois après une session strasbourgeoise où j'ai surtout joué des casseroles et sans merguez s'il vous plait, je suis nutsé en cuisine !).
A nous le Partouche Poker Deepstack ! C'est du moins ce que je crois car dès le début du voyage, les signes ne trompent pas, je suis les traces de Xewod, celui pour qui on dit désormais de Jesus qu'il run comme Chris, 1h30 de voyage et déjà 1h30 de retard, bof elle est pas si mal cette gare de Besançon après tout ... Quelques pages de Hunter S. Thompson plus loin, je songe déjà à ce post et gribouille quelques notes sur un carnet de fortune, aussi inutiles qu'illisibles finalement.
Jeudi 9 février Plus tardJ'arrive en gare de Lyon Part-Dieu en espérant que mon retard ne va pas m'infliger le premier bad, en effet si j'arrive si tôt c'est que je dois retrouver Maggie de retour après 3 semaines d'un voyage madrid-marrakech-madrid, ma blonde comme diront les autres ensuite tout en thin value sur ce qu'ils ont compris de sa quebecquitude. Impromptu facile à gérer diront certains, mais je suis l'un des derniers représentants d'une tribu presque disparue, ceux qui marchent debout sans téléphone portable.
La variance me laisse tranquille puisque son avion est arrivé pile dans les temps pour qu'elle puisse être sur le quai, wahou, je run vraiment comme un éleveur de brebis !
Pas de surprise non plus, il fait assez froid à Lyon pour penser à aller se réchauffer dans le premier Picard venu, un comble (euh le magasin de glaçons messieurs les degen', pas le mec à l'accent tout en overbet naaan mais !). Nous serons recueilli un peu plus tard par Vincent, sa douce et leurs deux mini-SBO, qui nous hébergeront ainsi que toute la team pendant le week-end. Juste le temps de boire quelques bières belges dans les bars du quartier pour arriver à un horaire décent et nous voici dans les lieux, prêt à en découdre avec un St Joseph, une bouteille de champagne que j'ai ramenée du petit casino d'en bas et en ultime rebuy un ptit bordeaux pour assurer le flush draw. Ca parle un peu trop poker probablement mais c'était ça, world company ou les confessions intimes d'un certain couple d'hôtes qui frapperait ses enfants (Bien tenté le "la marque sur le front c'est pour faire comme Harry Potter" maman, mais le bluff est obvious :p).
Vendredi 10 févrierRéveil matinal, j'ai mal, Maggie aussi. Nantis d'un classieux mal de tête, nous aurons une nouvelle preuve des mauvais traitements parentaux qui règnent en ces lieux quand l'un des pauvres enfants se verra affublé d'un costume de vache pour rejoindre ses conscrits du carnaval (True Story Bro) à l'heure des Naruto, Spiderman et autres, sûr que le môme aura sa revanche ... C'est déjà l'heure du café et nous n'aurons pas à patienter très longtemps pour que les croissants promis par Eric Gum (je ne peux pas m'empêcher de l'appeler "goume", my bad) arrivent, avec lui et une caisse de champagne qui promet un éventuel bust festif. On m'avait prévenu, le garçon est effectivement plutôt actif dans le chat IRL, sans trop abuser des smileys toutefois. Rebelote pour les références poker jusqu'à l'arrivée conjointe de Carlos Kof (tous nos espoirs reposent alors sur le serrurier parisien qui a acquis une sérieuse experience de la nititude live avec un certain edge en flip vu qu'il a fait coincoin deuxième langue au collège) et David Sharkfisher (j'ai un read très vite sur le zig, il sera mon sparing partner de trash talk :D). J'allais oublier, un nouveau membre est intronisé dans l'équipe, Vienzaveknou "BouteilleDeChartreuse" Etsesgobelet, une toute petite iséroise apparemment bien skillée.
Nous partons donc tous vers le casino car à 13h va intervenir le shuffle up and deal ! A posteriori, j'aurais préféré un Chauffe la salle and deal, vu que si le casino est superbe, les courants d'air dans le chapiteau me rappelaient plus une compétition de kite surf en extrême Finlande du nord.
Coverage (y en faut bien un peu du poukaire non ?)C'est parti pour une petite dizaine d'heures de jeu (je sais, je spoil un peu mais avec le délai post/réalité vous devez vous douter que je meurs à la fin vu que Kate Winslet me laisse pas monter sur radeau de fortune alors qu'il ya clairement de la place pour deux ...).
Je suis plutôt bien content de mon tournoi, j'ai touché un peu de jeu au début, je l'ai bien rentabilisé en plus. Quand ce n'était pas le cas j'ai réussi à trouver quelques bons spots de bluff avec comme résultat de pointer à 110K après 3H de jeu. Notamment une très belle livraison de la cible de la table qui limp/push 90bb sur 100/200 avec AKo UTG quand j'ai AA UTG+1, gg ! Faut dire que je l'avais bluff turn la main précédente et qu'il l'avait mauvaise de se sentir comme un réservoir à jetons depuis son arrivée.
Avec ce stack, je vais tranquillement gérer puis perdre un coup en fin de 6ème heure, quand je vais commettre l'erreur de tenter un bluff river sur LE mec qu'on ne bluff pas, un vieux suisse qui colle comme un vieux Werthers original remis dans son papier après l'avoir gouté. Je raise en EP AKo et le gars me call deux places plus loin, nous verrons le flop heads-up. Qhigh avec deux trèfles (j'ai le K pour backdoor chattage) et je check OOP comme je l'ai fait souvent auparavant, nutsé ou pas, je pense qu'il est assez observateur malgré son côté "chasseur de ventrales de l'impossible" et je l'ai vu bet pour info assez régulièrement, ce qu'il ne manque pas de faire avec une mise 1/3 pot. Il faut savoir aussi qu'il flat tout preflop contre les agros et contre les nits (je l'ai vu faire précédemment avec QQ et AQo et nombre de poubelles variées). Je call pour aviser, avec l'intention de bluff si un trèfle rentre car il n'a jamais misé un seul des 783 tirages tentés (pour 84% de réussite, seulement 65% sur les deux outers ^^), je prends aussi une option tentative de chattage de K, juste au cas où. La turn est une brique et il continue son agression faiblarde par le même bet qu'au flop et je paie assez rapidement toujours accroché à mon plan de bluff river. Boom bébé, un trèfle sort river et il se trompe en bettant rapidement encore le même montant avant son tour, le croupier annonce qu'il est commit sur ce bet, je suis le plan et lui place un bon vieux raise en overbet des familles, je suis pourtant alors sûr qu'il a top paire vu sa séquence et ses habitudes il tank call une minute, et je mucke dégouté quand je vois son AQo avec l'As de trèfle. Bon bien spewy mais la pause va me permettre de me calmer. Je vois toute la compassion dans les yeux du mec qui avait déjà tenté un bluff contre le même gars, avec le même résultat.
Il me reste 95K, bien plus que la moyenne, mais la 7ème heure de jeu va être un calvaire durant lequel je vais perdre set vs quinte floppé (le mec défend 34 en BB) DP vs DP contre un adepte de l'ouverture light et un petit deux outers river pour compléter le tableau. Je ne sais pas comment mais je sors de ce niveau avec 41K, presque inespéré !
C'est le diner-break, Madame Partouche nous a concocté tout un buffet de clapiotes et gencives de porc contre la modique somme de 20 euros ... C'est l'heure de la rencontre avec
Mama Sustrac au détour d'un petit verre de chartreuse. En spewtard live qu'il est, il a un mauvais read sur les indications de Maggie quand elle répond à "On boit ça comment ?" par un créatif et québécois "Ben, en shoooooteuuur !". La grimace de Matthieu fait son entrée directe dans le prochain Mike Caro "Tells pour les soirées PS" à la rubrique "Pawned". Comme c'est un joueur que j'estime, je le suis pour la chartreuse cul-sec et quand Maggie me demande "Mais pourquoi ?" - "Je voulais pas qu'on dise que je suis rendu fif' :)
Plus grand chose d'intéressant ensuite, je grind en deux 3bet light jusqu'à 58K (86o et un somptueux 74o sur le même type, la première fois je savais que je chatterais si il call, la deuxième j'avais repéré un tic qu'il avait quand il relançait léger, enfin je crois). Ma table casse et je suis déplacé à la table de Flavien Guénan. L'action sera simple, un flip perdu 88vsAKs et deux resteals dont un fatal quand la BB se réveille avec AQo).
Un très joli tournoi dans tous les cas, on peut vraiment jouer au poker vu la structure, avec en prime la bonne humeur de faire partie d'une équipe de gens simples et juste là pour se faire plaisir.
Après ma sortie il ne reste plus que David Sharkfisher avec un tapis-nain oops un tapis à la verticalité contrariée, restons correc'. Une fois sa place au day2 assurée, nous bravons le froid intense et prenons un taxi pour rejoindre les autres à la soirée ultra privée SBO ... Pas de CR détaillé pour cette soirée mis à part qu'à notre arrivée l'état général des convives fait craindre le pire sur le stock de champagne, mais il en reste assez pour que nous rejoignions la partie surréaliste qui se joue, stack indeterminé, blinds 1/2 et une vague tendance à spew pour ma part, surtout que le reg de ces parties c'est Sharkfisher qui pratique son art du chattage de manière magistrale malgré les "bouffe pas ton stock" qui fusent de tous bords.
Samedi Heure de laisser partir David vers sa destinée ...Pas trop envie de jouer le side à 300 du soir, nous décidons de rallier Strasbourg au cours de l'après-midi avec Maggie, laissant David, Eric et Carlos se diriger seuls vers le casino pour tenter de faire fructifier le stack du pêcheur de squales. Ca ne trainera pas longtemps, Vince reçoit le coup de téléphone fatidique, KK après 15 minutes de jeu ça gagne pas toujours :(
On passe donc au plan B, fête SBO du samedi soir (bon ok, ça commence en milieu d'après-midi en fait) avec un côté un tout petit peu moins privé que la veille puisque
Zara Amélie nous rejoindra en tant que consultante éclairée. Deux sorties dans le froid plus tard, toute la team est suréquipée en matière de boissons, majoritairement alcoolisées même si nous avons pensé à Carlos quelques pizzas venant compléter le tableau.
Une bien bonne soirée qui fera oublier l'absence de résultat lors de ce PPD, l'équipe sortant tout de même encore un peu plus liée après toutes ces aventures.
Dimanche L'heure du farewellL'heure est venue de mettre un terme à ce week-end et ce sont Kof et Gum qui s'en vont les premiers avec déjà en tête cette prochaine fois à venir. Les deux loustics partis il faudra environ 13 secondes de négociation pour convaincre David de venir manger de gros steaks avec nous. En route pour la rue du docteur Bouchut et son Hippopotamus, on aurait aimé manger ailleurs mais bizarrement à Lyon les restos ne sont déjà pas trop ouverts le dimanche alors passé 14h ...
Ce repas marquera de belle manière la fin de ce week end, de la première angoisse post-arrivée "Naaan mais sérieux ils vont quand même pas nous mettre à côté des gosses en train de frapper un couple de vieux avec des ballons ?" en passant par les picon-bière apéritifs et jusqu'à la levée des plus grands secrets de l'établissement : Chez Hippo, c'est bien, y a plein de choses à volonté sauf qu'ils ne te les amènent jamais ... du coup faut finir le Pessac-Leognan seul parce qu'à le réclamer 3 fois, le coeur d'aloyau et tout fini, pas grave nous prendrons du fromage alors ... "Euh, désolé il n'y a pas de fromage chez Hippo !"
Un dessert plus loin et c'est le temps des adieux provisoires, direction la Part-Dieu pour tenter de décrocher 2 tickets, pas de chance, nous échouons dans ce sat là également, on va tenter de prendre le TGV et aviser auprès du controleur.
Vous imaginez bien la suite, voyage debout au wagon-bar, assez de liquide pour un ticket à 98euros, ma carte sans code (longue histoire de société géniale), les cartes québecoises inefficaces dans le train :/, ce sera donc une amende à 143 euros en bonus, heureusement c'est Maggie qui en écope avec une certaine moue du controleur quand il voit l'adresse "Vous venez d'où ?", "Rimouski", "Où ça ?", "Rimouski", "Vous inquiétez pas, j'avais compris, je voulais juste entendre l'accent ... et vous vous n'avez pas une carte française", "Heu, moi j'ai payé mon billet juste avant", "Ah bon, ben c'est comme si je faisais rien alors, vous comprenez ce que je veux dire"
Il nous reste assez pour 3 bières SNCF et Strasbourg est bientôt là ...
Je vous parlerai bientôt de l'actualité des SBO, les nouveaux membres, le mystère du King 5 où je ne dépasse jamais le level 2 avec peut-être également quelques pépites de deepstacks à la maison ...